Germinal le retour ?

Ah ! Qu’elle est bien bonne la miss Parisot !

Pensez-donc, armée de son sens aiguë de l’observation, elle vient subitement de découvrir que les ménages avaient un problème de pouvoir d’achat et s’en inquiète, allant même jusqu’à déclarer, la larme à l’œil nous n’en doutons pas, que : "C'est plus difficile qu'il y a quelques années pour beaucoup de Français d'avoir accès à un mode de consommation contemporain."
Dans le genre euphémisme on fait difficilement mieux, reconnaissons lui ce talent, car il eut été plus simple et surtout plus précis de dire que de plus en plus de Français n’ont plus de quoi manger à leur faim !
Sans parler que cette déclaration Ô combien poignante s’il en est, ne fait pas oublier que cette situation qu’elle prétend déplorer, les Français la doivent tout de même à cette Sœur-Thérésa-de-la-révélation-tardive et à ses acolytes du MEDEF !

Alors est-ce à dire que notre cheftaine, suintante de contrition, nous mijote pour cette fin d’année l’on ne sait quelle action d’éclat (sous la forme d’un petit coup de pouce salarial) destinée à revaloriser le pouvoir d’achat des Français qu’elle semble tant aimer ?
Certes, Noël approche, mais pour des patrons, Noël a toujours été un moment où l’argent doit rentrer et sûrement pas celui où il doit sortir des caisses.
Et on a beau chercher, parmi les solutions possibles que notre bonne fée préconise pour remédier à ce problème point de proposition d’augmentation des salaires à l’horizon.
Cela dit on la comprend, il ne faudrait tout de même pas, pour permettre de vivre décemment à quelques millions de nécessiteux en guenilles, que ses bons amis négriers actionnaires et autres profiteurs du travail d’autrui ne puissent plus s’offrir le dernier Yacht à la mode pour y accueillir notre médiatique président.
Ce n’est donc pas du côté des salaires qu’il faut chercher la solution au problème.

Non, la solution miracle à ses yeux c’est, en plus de baisser encore et toujours les prélèvements obligatoires sur les entreprises (mais ça c’est maintenant une constante "MEDEFique", un peu comme le "C’est trop injuste" de Calimero), de supprimer la durée légale du travail. Rien que ça !
Et la bienveillante Parisot de préciser : "Supprimer la durée du travail, ce n’est certainement pas tomber dans je ne sais quelle forme d’esclavagisme."
Il est tout de même troublant que quelqu’un qui prétend proposer une solution honnête à un problème grave se sente immédiatement obligé de préciser qu’il n’y a pas d’arnaque cachée dans sa démarche.
Parce que personne ne l’a forcée à faire le parallèle entre suppression de la durée légale de travail et esclavagisme…

Ce que l’on comprend par durée légale de travail c’est qu’actuellement si l’on fait des semaines de 35 heures pendant tout un mois l’on doit théoriquement toucher au minimum un SMIC et, toujours en théorie, si l’on travaille plus, on gagne plus, pour reprendre une formule devenue célèbre.
Or, avec la remise en cause de la durée légale de travail peut-être faudra-t-il comprendre que suivant la branche concernée, ce SMIC (s’il survit) pourra être versé pour 50 heures par semaine dans la restauration par exemple, ou 70 heures dans les transports routiers, ou 55 heures dans les milieux hospitaliers, etc..
En tout état de cause les professions nécessitant de nombreuses heures de présence sans qu’elles soient pour autant toutes productives risqueraient de faire les frais d’un tel dispositif.
En outre, si la durée légale du temps de travail disparaît, il y a fort à parier que les heures supplémentaires ne lui survivront pas longtemps, parce que les employeurs finiront par les inclure dans le temps de travail "normal" et qu’elles n’auront plus vraiment lieu d’être.
En effet, qui pourra empêcher un employeur de proposer des contrats de travail de 45 heures par semaine pour le SMIC ?

Autant dire que si l’agité de l’Élysée devait annoncer cette mesure au retour de ses vacances son voyage en Chine, ça risquerait de devenir "Disco" en France.
Les plus mauvaises langues iront peut-être jusqu’à dire qu’il n’est pas allé en Chine pour décrocher des contrats comme il le prétend, mais au contraire pour prendre des notes sur la façon dont les dirigeants chinois exploitent dans la joie et la bonne humeur collégiale leurs infortunés compatriotes !
Il faut dire que les "démocrates communistes" de l’empire du Milieu sont passés maîtres en la matière.

Et que ceux qui se disent que non, ce n’est pas possible, que jamais un gouvernement ne pourra faire une connerie pareille, etc., que ceux-là se souviennent bien de ce que disait Michel Audiard le Sage : "Les cons ça ose tout, c’est d’ailleurs à ça qu’on les reconnaît ! "